Voici (en bas de ce billet) la video d'une conférence donnée en décembre 2012, au Collège de France, par le pianiste/compositeur Jerôme Ducros.
Ce dernier y critique ouvertement certains traits de la musique contemporaine de ces dernières décennies (rejet de la tonalité, culte du "modernisme" à tout prix). Des traits encore très présents dans le monde de la musique contemporaine et dans certaines institutions.
C'est, par nature, le type de sujet qui déchaîne les passions, et qui donne rarement lieu à une discussion constructive. Ce qui n'a pas manqué d'être le cas à la suite de cette conférence.
Il faut cependant reconnaître à Jérôme Ducros le mérite d'ouvrir le débat, dans un cadre institutionnel, sur un sujet tabou qui divise la musique occidentale.
Sa conférence met aussi en relief la question de la perception de la musique par l'auditeur, aspect souvent insuffisamment pris en compte par la musique contemporaine.
Pour les musiciens issus du jazz, plus habitués à naviguer entre des univers musicaux divers, le clivage des esprits, entre tonalité et atonalité, est moins marqué. Depuis John Coltrane, ils sont habitués à mêler modes, approche chromatique et harmonie tonale. Pour cette raison, le jazz a des choses à apporter dans ce débat. En ces temps de remise en question, ce serait une bonne chose d'écouter ce qu'ont à dire certains de ces musiciens.
Ceux qui voudraient en savoir plus sur ce sujet pourront se reporter à mon Abécédaire de la Composition ( chapitres "Tonal / Modal / Chromatique" et "Echelles").
